Toolchain Pipeline/fr
Succession des outils dans le Pipeline
Ordre des traitements
Tous les traitements apportés à une image, depuis le moment où vous ouvrez le fichier jusqu'au moment où il est affiché sur l'écran ou enregistré interviennent dans un ordre imposé. Les données migrent d'un module dans l'autre, c'est ce qu'on appelle la succession des outils dans le pipeline. RawTherapee contient 4 pipelines (un pour l'aperçu principal, un pour l'image enregistrée, un pour la vignette et un dernier qui m'échappe). La liste suivante présente un ordre simplifié des opérations :
- Prétraitement
- Trame Noire
- Champ Uniforme
- Mauvais pixels
- Pixels chauds
- Étalonnage des couleurs (interne, pas d'outil dans l'interface)
- Points Noir Raw
- Correction de distorsion d'objectif
- Équilibrage du vert
- Filtre du bruit de ligne
- Correction de l'aberration chromatique
- Points Blanc Raw
- Histogramme raw
- Préparation de l'exposition auto
- Dématriçage
- Retinex
- Reconstruction des hautes lumières
- Balance des blancs
- Suppression des spots
- Recadrage
- Conversion d'espace colorimétrique
- Noise reduction
- Elimination de la brume
- Compression de Plage Dynamique
- (branche local ajustements) évitement du décalage de couleurs, Log encoding, flou et bruit, réduction de bruit, netteté, dehaze et Retinex, cbdl, vibrance, lumière douce, contraste local, wavelet, exposition, couleur et lumière, Color apperance (Cam16 & Jzczhz), évitement du décalage de couleurs
- Courbe tonale auto-adaptée
- Courbe de réponse tonale
- Procédé RVB
- Mixage des canaux
- Courbe tonale
- Hautes lumières
- Ombres
- Courbes RVB
- Courbes TSV
- Virage partiel
- Simulation de film
- Noir-et-blanc
- Grille de correction de la couleur L*a*b* (Lab)
- Procédé Lab
- Ombres/hautes lumières (Lab)
- Contraste local (Lab)
- Ajustements Lab
- Vibrance
- Grille de correction couleur L*a*b* (Lab)
- Filtre vignettage
- Filtre dégradé
- Compression tonale
- Réduction du bruit d'impulsion
- Aberration chromatique
- Bordures
- Microcontraste
- Netteté
- Contraste par niveaux de détail
- Ondelettes
- Lumière douce
- Abstract Profile
- CIECAM02
- Redimensionnement
- Netteté après redimensionnement
- Conversion Lab -> RVB finale
Liste de tous les outils de RawTherapee
- Générique/Aperçu principal
- Profil d'entrée
- Profil du moniteur couleur
- Profil de travail
- Profil de sortie
- Indications hors domaine
- Aperçus Rouge/Vert/Bleu/Luminosité/Masque du focus
- Intention colorimétrique
- Onglet Exposition
- Exposition
- Ombres/Hautes lumières
- Compression tonale
- Compression de Plage Dynamique
- Filtre Vignettage
- Filtre dégradé
- Ajustements Lab
- Onglet Détail
- Netteté
- Contraste local
- Bords
- Microcontraste
- Réduction du bruit d'implusion
- Réduction de bruit
- Aberration chromatique
- Contraste par niveaux de détail
- Elimination de la brume
- Onglet Couleur
- Balance des blancs
- Vibrance
- Mixage des canaux
- Noir-&-blanc
- Égaliseur TSV
- Simulation de film
- Lumière douce
- Courbes RGB
- Virage partiel
- Gestion de la couleur
- Onglet Avancé
- Retinex
- Apparance de la couleur (CIECAM02)
- Onglet Transformation
- Recadrage
- Redimensionnement
- Objectif/Géometrie
- Rotation
- Perspective
- Profilcde correction d'objectif
- Distortion
- Aberration Chromatique
- Correction vignettage
- Onglet Raw
- Capteur à matrice de Bayer
- Dématriçage
- Points noirs Raw
- Traitement pré-dématriçage
- Aberration chromatique
- Capteur à matrice X-Trans
- Dématriçage
- Points noirs Raw
- Points blancs Raw
- Traitement pré-dématriçage
- Trame noire
- Champ uniforme
- Film Négatif
- Netteté de la capture
- Capteur à matrice de Bayer
Colorimétrie générale
Colorimétrie - Importance de Ciecam - Lab ?
De nombreux débats ont lieu à propos de la colorimétrie. Pour rappel ce n'est pas une science exacte...Il ne suffit pas de faire des équations (mêmes complexes..) pour que l’œil humain soit satisfait d'une image.
Actuellement, RawTherapee utilise l'espace colorimétrique L*a*b* et CIECAM02/16 pour l'adaptation chromatique et des travaux ont commencé pour explorer d'autres espaces colorimétriques (Jzazbz) et modèles CAM, pour les applications HDR (ZCAM ne fonctionne pas).
L'utilisation de l'espace couleur L*a*b* (ou CIELAB) a ses limites, mais nombre de ses défauts peuvent être atténués avec succès, du moins pour les applications SDR.
Quelques exemples :
- On dit souvent que L*a*b* est non linéaire et qu'il « déforme » les couleurs notamment pour les bleus-violets et les rouges-oranges...si on agit par exemple sur une courbe ou un curseur chromaticité... C'est vrai ! Mais dans Rawtherapee, si vous cliquez sur « Avoid Color Shift », près de 200 LUT vont corriger cette dérive et rendre l'image parfaitement linéaire.
- On dit aussi que L*a*b* adresse des couleurs imaginaires...lorsque bien sûr le profil de travail le permet...C'est vrai. Mais dans Rawtherapee, si vous cliquez sur « Avoid Color shift » , le gamut du profil de travail est utilisé, un choix est proposé pour rentrer dans le gamut.
- Il analyse les données de l'image.
- Si elle est dans le gamut, aucune action n'est entreprise.
- Si elle est en dehors du gamut, la chroma est réduite et si cela est insuffisant, ou si elle est proche de L=0 ou L=100, alors L est ajusté.
- Gamutmap - mis au point par Emil Martinec - permet de contrôler le gamut XYZ
- Cependant, cela devrait rarement se produire si Prophoto est utilisé dans le profil de travail et n'est probablement pas important.
- Si la saturation a été ajustée (chroma, vibrance,...), une correction Munsell utilisant près de 200 LUTs est appliquée. Cela permet de corriger tout décalage de couleur avec un haut degré de précision, par exemple un rouge qui est devenu orange à cause de L*a*b*, redeviendra rouge. Il y aura encore quelques erreurs mais elles sont très faibles.
- Vous pouvez utiliser uniquement la correction Munsell en cochant "Correction Munsell uniquement"
L*a*b*
- est une transformation réversible de XYZ (en simplifiant Y est transformé en L* par un gamma de 3.0 et une pente de 9.03), donc L*a*b* a sensiblement les mêmes caractéristiques en termes de limites - ce sont celles des primaires - que XYZ qui sert de référence au "Profil de travail" et fixe les bases du gamut. Donc 'sensiblement' les mêmes caractéristiques (latitude d'exposition, gamut, etc.). Un point toutefois, dans de rares processus les valeurs de L* peuvent être bornées (Clip), pour limiter des artefacts (contrastes élevés, les hautes lumières...).
- mais dans la plupart des cas, L* n’est pas limité. Si jamais un jour on arrive au traitement HDR, il faudra probablement passer au « HDR-Lab » ou autre système. Les données ne sont pas perdues, même pour les images à plage dynamique élevée (> 14Ev), mais la progression des hautes lumières n'est pas assez progressive lorsqu'elle est utilisée avec des moniteurs capables d'afficher des valeurs de luminance dans la plage de 120 cd/m² et au-delà.
L*a*b* ne pénalise pas le gamut et les images à haute dynamique -exemple image avec une Dynamic Range de 25Ev
A noter que la majorité des appareils numériques en 2024, ont une Dynamique Range maximum de 15Ev. Cette image est donc exceptionnelle mais va montrer ici le comportement de L*a*b* pour les images à DR élévée.
Fichier TIF (Creative Common Attribution-share Alike 4.0): [1]
Image d'origine - sans traitement
Remarquez :
- les ombres sont bouchées
- 40% environ de l'image est avec des blancs à 100%
- La DR originale est de 25Ev
- la DR restituée est de l'ordre de 12Ev
Image avec Local Adjustments - Log encoding
Remarquez :
- les ombres et les lumières occupent toute la plage visible de L=1 à L=99.8 (échelle 0 - 100)
- les couleurs semblent uniformément réparties selon la luminance. L*a*b* ne pénalise pas la Dynamic Range (DR)
- la DR restituée est de 25Ev environ.
Ciecam
- On dit souvent que « Ciecam02 » n'est pas capable de traiter les images à hautes dynamique, c'est partiellement vrai. De nombreuses améliorations ont été apportées par l'équipe de développement il y a quelques années pour réduire ce phénomène. Néanmoins il faut relativiser, une très forte proportion d'images utilisateur sont dans le gamut sRGB...et ne posent aucun problème. Cependant, en utilisant le Log Encoding en conjonction avec la Cam16, ou Color Appearance (Cam16 & JzCzHz), la grande majorité des problèmes peuvent être résolus. Bien sûr, certaines images présenteront encore des problèmes, en particulier avec la reconstruction des hautes lumières, mais ce n'est pas spécifique à Ciecam. L'ajout de Ciecam16 (Cam16) permet de résoudre certains de ces problèmes.
- Par contre Ciecam02/16 est une des seules manières de réaliser une véritable colorimétrie prenant en compte la perception de l'homme et de son environnement. Par exemple lors d'un souhait pour accroître la luminosité et/ou la saturation, Ciecam tiendra compte de l'image et de son environnement.
Balance des blancs
- La balance des blancs est aussi sujet à débat...Le module « Itcwb » (Temperature correlation) récemment introduit dans Rawtherapee est du point de vue mathématique (cognitif) presque parfait. Il fait coïncider les couleurs xyY de l'image à des données spectrales connues ...Mais, sur les images où la température trouvée est loin de D50...la colorimétrie ne sera pas correcte...Il va manquer une adaptation chromatique, celle nécessaire à nos yeux, à notre cerveau. Ciecam va la réaliser. Je n’ai pas prévu une adaptation chromatique systématique. Vous pouvez la réaliser, par exemple, en mode symétrique avec Color Appearance & Lighting.
Importance du mode linéaire RGB et colorimétrie
On vante souvent le modèle RGB, en particulier le modèle « linéaire ». Nous croyons que ce mode linéaire est la meilleure manière d'assurer les traitements « amont » (demosaicing, balance des blancs, defringe, aberration chromatique, etc.). tout ce qui peut être réalisé dans ce mode doit l'être.
Par contre que penser – sauf pour des valeurs modérées – des « tone curves » :
- Qui non seulement rompent la linéarité, mais sont peu compensées en termes de colorimétrie (à l'exception du mode Perceptual qui fait appel à Ciecam02) – contrairement aux TRC utilisées dans les sorties (moniteur, TIF...).
- "Auto matched Tone Curve" - qui est en fait une copie de la TRC de l'APN est appliquée en milieu de processus, rompt la linéarité..
Comment rendre le mode RGB linéaire lorsqu'on change la saturation. Ce n'est probablement pas impossible, mais difficile, pas implanté dans Rawtherapee. En opposition à Ciecam « saturation » qui tiendra compte des variations de luminance (ou de brillance) pour adapter cette variation de couleur.
Donc, en synthèse, il n'y a pas une bonne manière, et une mauvaise...Mais des méthodes RGB, L*a*b*, Ciecam qui ont leurs avantages et inconvénients...à utiliser à bon escient.
Quels sont les principes acceptables pour traiter les images (SDR ou HDR)?
L’argumentaire ci-dessous prend en partie ses fondements dans le fait que Rawtherapee dispose de deux modules Ciecam, l’un situé en fin du processus principal (Color Appearance & Lighting), l’autre dans Selective Editing, Color Appearance (Cam16) situé juste après la balance des blancs. Ces 2 modules sont des CAM (Color Appearance Model) et contiennent les méthodes et outils suffisants pour assurer une bonne colorimétrie. Néanmoins ces 2 modules ne sont pas toujours capables, seuls : a) de traiter les images avec une trop forte dynamique, b) ou les images avec des ombres très prononcées, c) ou des images où les hautes lumières sont fortement présentes (à ne pas confondre avec la reconstruction des hautes lumières).
La science de la colorimétrie est souvent inexacte et imprécise. Néanmoins comme vu précédemment, le traitement le plus linéaire possible semble recommandé si on peut le faire. Ceci semble toutefois impossible si les différences liées à, a) b) c) ci-dessus sont importantes. Dans ces cas je propose en première étape un principe proche de celui du rendu de la vision humaine : une partie linéaire (slope) pour "déboucher" les ombres et une partie parabolique (gamma) pour rendre la perception des moyennes et hautes lumières assez semblable à celle de notre couple œil/cerveau. Ceci n’est pas une élucubration, on retrouve cette différenciation linéaire/parabolique dans de différents logiciels tels, la notion de "gamma sRGB" : slope=12.92 et gamma=2.4, ou de "BT709" : slope=4.5 gamma=2.22 ou de "Lab" : slope=9.03 gamma=3.0. Les deux modules TRC "Tone Response Curve" présents soit dans "Abstract profile", soit dans le module "Selective Editing, Source Data Adjustments" permettent d’apporter une réponse partielle au traitement des images au moins de type a) et b), en permettant l'ajustement avec des valeurs plus élevées de slope et gamma.
Reste ensuite à aborder le problème de l’atténuation des hautes lumières, l’amélioration du contraste global et l’utilisation d’un contraste local.
N'oubliez pas que Cam16 est un module de traitement à part entière. Vous pouvez utiliser pour le traitement des images:
- Surround (Scene conditions) - average, dim, dark, ... - qui permet de prendre en compte des fonds sombres ou très sombres. Cet algorithme peut à lui seul assurer dans certains images un traitement de relevage des ombres.
- Les divers réglages: Lightness, Brightness - et leurs contrastes associés, chroma, saturation, colorfullness, ...;
Selective Editing - Cam16 and HDR functions
Mais, l'essentiel est que le résultat vous convienne.
Utilité des profils d’entrée ICC et DCP ?
Les fichiers Raw sont en général décodés en utilisant une matrice (origine Adobe) nommée "Color Matrix1" basée sur l’illuminant D65. Cette matrice est suffisante dans une très grande majorité de cas. On peut y substituer soit un profil ICC, soit un profil DCP qui a été élaboré soit par soi-même par exemple à l’aide d’une Colorchecker24, soit fourni par Rawtherapee ou Adobe. Les problèmes généraux de ces profils sont de 2 types :
- la Colorchecker24 se limite (à une exception près dans les bleus) au gamut sRGB. Que penser d’un profil qui sera utilisé par exemple sur des fleurs ou des minéraux où le gamut est nettement plus grand ?
- le profil n’a vraiment de pertinence que pour un illuminant donné. Que penser d’un profil élaboré en D50 (lumière du jour au soleil) et utilisé à l’ombre. Certes les profils DCP ont une table d’interpolation entre D65 et Tungstène 2850K, mais cela reste approximatif.
Mon propos n’est pas de s’opposer à l’utilisation de ces profils qui sont très utiles par exemple pour les reproductions (tableaux, monnaies,…) avec un éclairage maîtrisé, mais de montrer leurs limites.
Faut-il se servir de "Auto-Matched Tone Curve"?
La réponse est : peut-être ? Cette courbe générée à partir du JPEG joint au Raw reproduit la colorimétrie du fabriquant de la caméra (Canon, Nikon, Sony, etc.). C’est un critère de choix, mais qui présente quelques contraintes:
- la courbe générée peut amener un accroissement du contraste qui, selon les images, amènera un débordement de l’histogramme dans les basses et hautes lumières. Dans de nombreux cas, cet accroissement du contraste n’est pas souhaitable.
- le choix par défaut "Film-like" modifie la colorimétrie. Cette modification est en contradiction avec la philosophie de Ciecam. Il vaut mieux, si vous souhaitez conserver "Auto-Matched Tone Curve", adopter le mode Standard.
Faut-il se servir du module "Exposure" et en particulier de "Exposure compensation"?
La réponse est : avec réserves. Dans le cas des images de type a), b) ou c) le slider "Exposure" va amener un changement de l’exposition de façon linéaire (en Ev), accroissant (ou réduisant) de la même manière les ombres et les lumières. Certes on peut agir sur "Highlight compression", "black", etc., mais cette modification n’est pas très intuitive et va à contresens de l’effet effectué par gamma/slope de la TRC (Tone Response Curve). Une alternative est d’utiliser "Tone Equalizer" (main ou Selective Editing) qui permet une différenciation progressive des ombres et lumières.
Les modules Tone-mapping description et utilité
Je m’attarderais uniquement sur les modules se servant de "Black Ev", "White Ev" et "Mean Luminance (Yb%) Scene". En effet pour les autres modules "Tone mapping" de Rawtherapee :
- "Tone mapping" est plus un module pour agir en profondeur sur le contraste local (texture) qu’un réel Tone-mapper,
- "Dynamic Range Compression" utilise un Laplacien et une transformée de Fourier. Ses performances sont correctes, mais il est lent et consomme beaucoup de ressources.
- A noter que la majorité des images - y compris avec les camera modernes - sont limitées à 14 ou 15 Ev. Les logiciels HDR qui fabriquent une image DNG à partir de plusieurs images à partir de "bracketing" doivent pouvoir atteindre environ 20 Ev.
Évaluer la Dynamic Range des outils en termes de Dynamic Range In english An evaluation of the dynamic-range capabilities of tools in Selective_Editing
Le principe de calcul de la Dynamique Range - DR
Trois algorithmes utilisent les concepts liés à la Dynamique Range - Black Ev, White Ev, Mean Luminance (Yb) scene (concept proche de celui de "Middle grey").
- Log encoding ;
- Sigmoid;
- Gamma based et Slope based (mon préféré).
Comment sont évaluées ces valeurs ? L’exercice est difficile, car il consiste à trouver sur une image non traitée, le point le plus noir (Black point), le point le plus blanc (White point) et la valeur du gris moyen (Yb%). Une formule assez empirique et approximative évalue ces 3 données qui seront ensuite utilisées par les 3 algorithmes cités.
- la première question est : "De quelles données se sert-on, et à quel niveau du processus ?". Rawtherapee se sert des données juste après la balance des blancs et après conversion vers le Working profile (sauf pour Sigmoid Q et Slope based Q qui sont incorporés au process Cam16).
- la seconde question est : "Est-ce que ces valeurs sont représentatives de la réalité ?". Pas sûr… Notamment:
- on ne connaît pas la cartographie des noirs près du "Black point", et des blancs près du "White point",
- la valeur du "Middle grey" est d’une part, entachée d’approximations et d’autre part, Ciecam prend en compte la luminance de l’arrière plan Yb%, et non la luminance de l’image entière.
- ceci m’a amené – plutôt que de jouer empiriquement sur les 3 paramètres Black Ev, White Ev, Mean luminance (Yb%) Scene - de prévoir l’action sur la distribution des noirs et des blancs, cette action ayant une incidence sur la valeur de Mean Luminance (Yb%) Scene. Par défaut "White distribution" est à 20 pour tenir compte de Ciecam (Yb%).
Comment sont utilisées ces 3 valeurs: Black Ev, White Ev, Mean Luminance (Yb) Scene ?
- Log encoding, calcule une base logarithmique à partir des valeurs de Black Ev Scene, Dynamic Range et de Mean Luminance (Yb%) Viewing. Cette conversion logarithmique est appliquée à l’ensemble des données à traiter. Il semble évident que ici le traitement est "tout sauf linéaire". Selon les images on aboutira quelquefois à un excès de relevage des ombres et d’atténuation des lumières, par rapport aux lumières moyennes. De plus cette conversion peut modifier la colorimétrie en profondeur. Pour Log encoding, l’algorithme présent dans Rawtherapee ne prévoit que de simples corrections de colorimétrie (saturation, brightness compression). L’avantage de cet algorithme est qu’il peut traiter de très fortes dynamiques.
- Sigmoid, comme son nom l’indique se sert d’une sigmoid mathématique basée sur 3 concepts principaux : a) une atténuation asymptotique (surtout des blancs) rendant aux hautes lumières un aspect plus naturel ; b) une pente variable de la sigmoid agissant sur le contraste global ; c) un déplacement (skew) de la sigmoid pour que l’action soit prioritairement sur les lumières ou les ombres (on ne peut avoir les deux). L’avantage de cet algorithme c’est sa simplicité apparente, il fonctionner très bien sur des images pas trop difficiles.
- Simulation : je joins une démonstration d'une Sigmoid avec 2 paramètres où "L" correspond au "contraste" et "t" correspond à "Skew". A noter que le calcul réalisé dans le code est un peu différent. Cette simulation est uniquement à caractère pédagogique.
- https://www.desmos.com/calculator/g382ci99gu?lang=fr
- Gamma based et Slope based, utilisent tous les deux l’algorithme Tone-mapping de Freeman. Gamma based n’utilise que la fonction asymptotique pour rendre aux hautes lumières un aspect plus naturel. Slope based y ajoute la partie des basses lumières et tons moyens. Son principe est quelque peu différent de celui de Sigmoid, assez proche de celui d’une TRC (le traitement des basses lumières n’étant pas strictement linéaire). L’avantage de cet algorithme est sa simplicité, il permet un traitement performant de l'atténuation des hautes lumières et permet aussi d’agir sur le contraste global.
- Vous disposez également du choix "RGB channel Slope" qui s'apparente en partie à "RGB curves" permettant une action différenciée sur les 3 canaux R, G et B. Par rapport à Slope based, des réglages ont été ajoutés pour exploiter pleinement l'algorithme de Freeman :
- Prise en compte de la DR (dynamic range) pour Yb Viewing, en plus de Yb Scene,
- Lumosity mode pour essayer de préserver la luminance (similaire à RGB curves) - ce mode peut amener de forts artefacts,
- Prise en compte d'un seuil (Attenuation threshold) associé au choix "Highlight attenuation only" pour moduler le début de l'action sur les highlights (normalement à partir de Yb scene).
- Vous disposez également du choix "RGB channel Slope" qui s'apparente en partie à "RGB curves" permettant une action différenciée sur les 3 canaux R, G et B. Par rapport à Slope based, des réglages ont été ajoutés pour exploiter pleinement l'algorithme de Freeman :
Dans les 3 cas (Log encoding, Sigmoid, algorithme de Freeman) on utilise les données de "Scene" (Source) pour les faire rentrer dans une plage utile pour notre vue ou nos périphériques (écrans,…). Cette plage utile est elle aussi source de débats : a) doit-on se servir de luminance relative pour les périphériques de sortie ou de la luminance absolue avec les notions pour la luminance de "Peak" et de "Diffuse white" ; b) notre couple œil cerveau dispose de performances nettement supérieures à tous les systèmes et prend en compte d’autres paramètres physiologiques (Ciecam). Le module Cam16 (Selective Editing) essaye de prendre en compte (au mieux) l’ensemble de ces paramètres.
- Le cas de Sigmoid Q et Slope based Q : j’ai tenu à intégrer dans la boucle Q (Absolute luminance) de Cam16 (qui dispose de 6 variables), les 2 algorithmes Sigmoid et Slope based. Il est évident que nous ne sommes plus en amont du processus, mais dans le processus. En particulier la valeur de "Middle grey - ici Yb% Scene" est profondément modifiée par Ciecam. J’ai appliqué un coefficient correctif empirique moyen. Ces 2 algorithmes doivent plus être vus comme des défis personnels, que comme de réelles alternatives.
Comment utiliser ces algorithmes Tone-mapping ?
- Ces algorithmes Tone-mapping peuvent être qualifiés de semi-automatiques, car les paramètres utilisés Black-point, White-point, Mean Luminance (Yb%) Scene, sont pré-calculés automatiquement. Les valeurs à ajuster de Sigmoid ou Slope based sont proches des valeurs par défaut.
- Log encoding, peut être utilisé en première étape, et en complément on peut utiliser la TRC (gamma, slope, midtones), voire Sigmoid.
- Pour les autres cas (majoritaires), je recommande de commencer le processus par la TRC (gamma, slope, midtones) et d’atténuer les hautes lumières soit par "Ev based", "Gamma based". Si un accroissement du contraste global est souhaité vous pouvez activer "Slope based" ou "Sigmoid".
Rawtherapee Processing Challenge April 2024
Le contraste local
Comme je l’ai évoqué précédemment, je pense qu’il vaut mieux pour mettre en valeur le sujet principal (fleur, immeuble, animal…) agir modérément sur le contraste global et compléter par un contraste local. Celui-ci se présente sous 2 formes :
- soit par un algorithme de type Guided-filter (incorporé à Cam16), pour de petits ajustements,
- soit en utilisant le contraste local (variable) utilisant les wavelets.
- Dans "Abstract profile" vous disposez de "Contrast enhancement" s’appuyant sur la notion de "Contrast profiles".
- Dans Selective Editing, vous avez en mode Basic "Local contrast & Wavelets" qui vous permet, en choisissant l’étendue des niveaux de décomposition concernés, d’agir sur le "Local contrast", mais aussi sur la "Clarity".